Les troubles de sommeil chez l’enfant

21h30 : ma soirée commence enfin ! C’est plutôt tôt si je considère la moyenne des dernières semaines. Taïs s’est endormi tout de suite sans appeler (c’est très rare ces derniers temps) et Mila n’aura pu appeler que trois fois car je me suis rapidement fâchée. Parfois ça ne l’arrête pas pour trouver de nouvelles excuses pour me faire remonter dans sa chambre, mais je pense que ce soir elle a senti que ce n’était vraiment pas le soir. Elle a eu affaire à la maman à bout, qui n’en peut plus de cette situation qui perdure trop !

Cette maman qui a pleuré en redescendant car elle n’avait pas fait preuve de suffisamment de bienveillance, qu’elle s’efforce pourtant de mettre en place depuis des semaines. Bienveillance qui était le mot d’ordre qu’elle s’était fixée en entamant un travail sur le sommeil en début de semaine.

Mais voilà ce n’était pas le soir. Pourtant la journée s’est plutôt bien passée avec les enfants : ils ont été sages dans l’ensemble, un peu agités en soirée mais tout ce qu’il y a de plus normale pour des enfants. Mais la journée fut assez éprouvante pour moi et surtout j’accumule la fatigue de trois semaines sans aucune journée pour moi. Depuis que Mila est rentrée à la maternelle et Taïs chez la nourrice en septembre dernier, j’ai pris goût à avoir un peu de temps libre pour moi (1 journée et 2 demi-matinées). Mais entre la nounou malade, les enfants malades et moi malade, pas une journée pour souffler ! Il faut savoir que je me dédie complètement à mes enfants depuis la naissance de Mila (qui a 3 ans et 3 mois) et que j’avoue ressentir ces derniers temps de plus en plus le besoin d’avoir du temps pour faire des choses personnelles. Mon conjoint fait de grosses journées de travail mais je ne dois pas trop me plaindre car comme je ne travaille pas, il faut bien qu’il compense !

Tout particulièrement ces derniers temps où je n’ai pas de temps libre pour moi (hormis pendant la sieste), j’apprécierai franchement pouvoir me poser le soir à 20h30 (allez 21h grand max). En trois ans, j’ai dû connaitre ça … 2 mois (et comprenez dans ces deux mois les nuits enfants malades !!!).

Je fais effectivement partis de ces parents qui subissent les troubles de sommeil de leurs enfants. Il n’y a pas si longtemps que cela, j’avais l’impression de faire partie d’une minorité et que presque tous les parents autour de moi avaient des enfants qui avaient fait leurs nuits avant leur 2 mois et étaient couchés à 20h le soir. Mais en échangeant, je me suis rendue compte que les troubles de sommeil sont plus fréquents que je ne l’aurais pensé. Ça ne m’aide pas plus pour autant à accepter la situation !

De quels troubles de sommeil parle-t-on ?

Tout d’abord il faut savoir que mes enfants ont fait leurs nuits tard ! 16 mois pour Mila et 15 mois pour Taïs. Ils se réveillaient plusieurs fois la nuit pour prendre la tétée (sur les dernières semaines ce n’était qu’une fois). A dire vrai, ces réveils nocturnes ne me dérangeaient pas tant que cela. J’avais pris le rythme. Pour Taïs, je vous avoue que j’avais un peu plus de mal (la journée avec deux enfants c’est plus sport qu’avec un seul !!). D’ailleurs, j’avais fait une consultation sommeil en PMI. On m’avait expliqué que si l’enfant, lors de ses réveils entre chaque cycle de sommeil, constate qu’il est dans les mêmes conditions que lors de l’endormissement alors il se rendort directement. En revanche, s’il se réveille dans son lit alors qu’il s’est endormi dans les bras (voire même en train de tétée) alors il va se réveiller complètement (ceci explique cela!). On m’a également dit que ces réveils traduisaient ma propre angoisse de séparation d’avec mes enfants. Pourtant je peux vous assurer que j’étais vraiment ravie de les coucher le soir ! Mais en fait il s’agissait davantage de ma culpabilité de ne jamais leur consacrer assez de temps qui je leur transmettais inconsciemment. Toujours est-il que ces réveils nocturnes ont duré jusqu’à ce qu’ils décident eux-mêmes de ne plus prendre la tétée. Aujourd’hui encore, il y a des phases où les nuits sont très agitées. Comme en ce moment !

Mais ce qui m’a toujours posé le plus problème, c’est LE COUCHER. Une vraie galère et pour les deux enfants ! Ils cumulent plusieurs des troubles listés par Stéphanie Couturier dans son livre Aider votre enfant à bien dormir des Editions Marabout (je vous en reparle dans un prochain article). Ils font partis des enfants qui refusent de se coucher. Ces enfants qui ne veulent pas s’endormir seuls et souhaitent votre présence à leurs côtés. Ils peuvent alors se montrer très créatifs pour retarder le moment de s’endormir. L’excuse numéro un des miens est le biberon d’eau (sachant que Mila peut tout à fait se lever pour le prendre sur son chevet!). Il y a aussi l’envie de faire pipi ou caca, la tétine ou le doudou qu’ils ont perdu en s’agitant dans leur lit, la question qui ne peut pas attendre le lendemain… Et ce sont également des enfants qui s’endorment difficilement. Ils ont toujours les yeux ouverts 1h après. C’est souvent le cas des enfants précoces dont le cerveau en ébullition a des difficultés à décrocher. Je ne pense pas que Mila soit précoce mais elle n’est pas en retard non plus.

Concrètement, j’ai dû endormir Taïs à bras (sieste et coucher du soir) jusqu’à ses 15 mois !!! C’est grâce à ma nounou que le calvaire (car ça en était devenu un) a pris fin. Au bout de quelques jours de garde, Taïs s’endormait à la sieste seul sans pleurer, elle m’a dit de continuer à la maison. Ce que nous avons fait. Par contre, si nous ne l’endormions plus à bras, pour autant nous restions dans la chambre. Et moi, je lui donnais mes cheveux à travers les barreaux du lit (les cheveux-doudou, vous connaissez ?!)!!! Au bout de quelques semaines, il y a eu une sieste où il a mis plus d’une heure à s’endormir. C’était la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Je n’en pouvais plus. Et le soir même, au coucher, je lui ai dit, avec détermination (tant que vous n’êtes pas vous-même décidé et convaincu, l’enfant le sentira et vos paroles resteront vaines), que désormais avec son père nous n’attendrions plus qu’il s’endorme pour quitter la chambre, que nous avions été plus que patients et qu’il était désormais en âge de s’endormir seul. Alors les premiers soirs et premières siestes, il a pleuré un peu mais il finissait par s’endormir. Il ne pleurait pas très longtemps, alors que je pense qu’on serait passé directement du coucher dans les bras au coucher seul sans présence, il aurait pleuré davantage car il pouvait être coriace niveau pleurs. Et puis la nounou m’a dit que Taïs s’endormait la porte entre-ouverte, il aimait entendre du bruit, ça le rassurait. Et effectivement, on a constaté que plus on faisait de bruit (chasse d’eau, robinet…), plus il s’endormait rapidement. C’était tellement agréable de poser mon enfant et de redescendre dire « le petit est couché! ». La joie fut de courte durée, puisque ça n’a duré que quelques semaines. Il a ensuite découvert le pouvoir du biberon ! Vous savez rappeler ses parents pour demander à boire. Parfois une dizaine de fois ! Il a commencé peu de temps après que Mila recommence à nouveau à nous faire vivre des soirées d’enfer.

Car pour Mila aussi ça a été le même combat ! Je ne sais plus trop exactement jusqu’à quand elle s’est endormie en notre présence mais ça a été tard. Je me souviens avoir fait une consultation sommeil pas très longtemps avant d’accoucher de Taïs (ils ont 20 mois de différence). Je ne savais pas comment j’allais faire pour rester avec Mila lors du coucher, une fois Taïs né. J’avoue ne plus me souvenir de la façon dont a résolu le problème. Je ne me souviens pas avoir endormi Mila avec Taïs dans les bras. Je crois que ça a dû se faire assez naturellement à la naissance de son frère. Pour autant le coucher est resté difficile avec d’innombrables appels. On l’a passé dans un lit de grande un peu avant ses deux ans et demi, pensant que du coup elle serait plus autonome pour se lever boire, qu’elle aurait plus de place pour garder des livres avec elle et s’endormir avec. Mais en vain. La situation s’est améliorée un peu après la rentrée. Il me semble d’ailleurs que c’est quand Taïs s’est endormi seul. Nous avons alors eu quelques semaines de répits et elle a recommencé à nous rappeler plusieurs fois aux alentours de son anniversaire (novembre). Puis il y a eu les fêtes. j’ai mis ça sur le compte de l’excitation. Mais après les fêtes ça a continué. Et elle a commencé à nous dire qu’elle avait peur de dormir seule, de faire des cauchemars, peur des loups, des lions, etc. Au début, j’ai pensé à un nouveau prétexte pour retarder le moment du coucher. Mais elle continuait de nous en parler et parfois elle se mettait à pleurer ou crier dès que je sortais de la chambre, ce qu’elle ne faisait pas auparavant.

Il faut savoir qu’à la même période Mila a commencé à nous faire de grosses crises de colères (là encore ce n’était pas la première fois mais je vous en reparlerai dans un prochain article). Il était donc évident que cela allait se répercuter sur le coucher et les nuits. Stéphanie Couturier explique que le sommeil est un « baromètre du monde émotionnel de nos enfants ». La nuit est un moment où ressurgissent les conflits émotionnels, les tensions qui les envahissent. Dans 75% des cas, les troubles du sommeil trouvent leur origine dans un environnement familial stressant ! A peine culpabilisant ! Et bien évidemment, qui dit coucher tardif et nuits agitées, dit manque de sommeil le lendemain et toute la panoplie des répercussions « peu agréables » qui va avec. Pour Mila, ça se traduit par une mauvaise humeur, une plus grande sensibilité et irritabilité, des colères plus importantes. Un cercle vicieux !

Je me suis dit qu’il était temps de régler ce problème de sommeil, de colères et plus généralement de gestion des émotions. Le temps pour moi de m’être renseigner, de constituer une collection de livres sur le sujet et d’acheter tout le matériel nécessaire, nous sommes désormais fin prêt pour ce vaste chantier. Nous avons commencé en début de semaine, en s’attelant tout d’abord au sommeil, qui me paraissait être la priorité pour le bien de Mila, pour le mien et pour améliorer l’ambiance familiale.

Dans un prochain article, je vous présenterai les aides au sommeil que nous avons mises en place.

3 réflexions sur “Les troubles de sommeil chez l’enfant

  1. dinah

    Comme je vous comprend, j’ai allaité ma fille jusqu’à ses 2 ans. J’ai repris le travail quand elle avait 6 mois et très svt on s’endormait toutes les 2 durant la tétée. Plusieurs fois j’ai essayé de la mettre dans son lit ( à barreaux, au sol) mais je ne supportais pas de l’entendre pleurer, alors je la reprenais. Par contre chez nounou pas de souci d’endormissement. La nuit elle se réveillait très svt pour téter et encore aujourd’hui avec le biberon, du coup on dort à 3 avec le papa. Agathe réclame du lait la nuit. J’ai la chance qu’elle se rendort aussitôt (et moi aussi), elle a tjs besoin de contacte car lorsqu’elle prend le biberon (elle a 30 mois maintenant) elle touche ma poitrine. J’avoue ne pas savoir comment me défaire de cette situation pour elle car ça ne me dérange pas, j’ai plusieurs amies dans le même cas. Je me dis qu’un jour elle en aura peut-être marre d’être avec nous et qu’il y a d’autres sociétés dans le monde où les parents dorment avec leurs enfants. On fait ce que l’on peut quand on est maman, c’est ce que je dis à tous les parents que je rencontre pour le travail.

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    1. Oui c’est très français d’entendre lorsqu’on dort encore à 3 mois avec bébé « tu lui donnes de mauvaises habitudes », « tu n’arriveras pas à la faire dormir seule après ». Moi à 12 mois aucun problème pour Mila de dormir seule dans une chambre car nous étions prête toutes les deux. Le jour où tu voudras vraiment qu’elle dorme dans son lit, que tu lui auras expliqué pourquoi, je pense qu’elle comprendra et que vous trouverez ensemble comment vivre sereinement ce changement 😊

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  2. Stéphanie

    Mais comment je me sent beaucoup moins seules !! Merci 🙏
    Ma fille a 4 ans et en tant que maman solo j’avoue que je sature parfois…
    Je vais te suivre pour mon plus grand bien et plaisir 😉

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