35SA+3!!! Je viens de réaliser ce soir que j’en suis actuellement à ce stade, soit le terme auquel j’ai accouché de Mila! J’étais persuadée d’être à 34SA (pour vous dire à quel point je suis attentive à cette grossesse !). Mais aujourd’hui, j’ai eu mon deuxième signal d’alarme de la semaine que l’accouchement risquait d’être imminent. Après avoir eu 2h de fortes et douloureuses contractions mardi matin m’empêchant d’emmener Mila à l’école, ce soir il m’a été impossible de rentrer à la maison après son cours de danse. J’ai commencé à sentir pousser et avoir des décharges « en bas » et avoir de grosses douleurs au ventre. Impossible de poursuivre la conduite, je me suis arrêtée sur un trottoir, en attendant qu’un voisin vienne nous ramener avec les enfants ! Je sais que 35SA+3 est pile la date à partir de laquelle ma maternité accepte un accouchement prématuré (m’avait-on dit pour Mila). J’étais donc en stress de ne pas atteindre ce stade. Et finalement ça y est j’y suis ! Pour autant je ne suis pas plus rassurée car je redoute le moment de l’accouchement!
J’ai vécu un accouchement par voie basse et par césarienne et les deux ont été compliqués et douloureux.
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Accouchement par voie basse pour Mila
Pour Mila, j’ai rapidement eu une grossesse qui s’est compliquée avec des contractions et un col raccourci qui m’ont obligé à être alitée (je vous renvoie à mon récit).
A 35SA+3, je réalise que j’ai des pertes très abondantes qui sont en fait peut-être pas des pertes mais ma poche des eaux que j’ai fissuré depuis la veille au matin! Nous sommes alors le soir, cela fait donc plus de 36h que je fuite !! Je me trouve bête en y repensant mais en même temps c’était ma première grossesse, je n’étais pas proche de ma date d’accouchement et on ne m’avait pas vraiment expliqué que je pouvais fissurer et perdre de l’eau progressivement.
Je me rends donc à la maternité où l’on me confirme que j’ai effectivement fissuré la poche des eaux. Je suis dans tous mes états de savoir que je vais accoucher prématurément. On fait des tests pour voir si je n’ai pas attrapé d’infections et par chance non. Quelques heures plus tard, je commence à avoir des contractions (comme des douleurs de règles, douleur que je ne supporte absolument pas). De mémoire au bout de 2h, je ne les supporte plus. On m’emmène donc poser la péridurale. Je ne sais plus j’étais ouverte à combien. Il me semble que j’étais à 6. Il faut savoir que toute ma grossesse je redoutais ce moment de l’accouchement. Je suis assez douillette et comme j’ai galéré à tomber enceinte, c’est stupide mais je me disais que je serai surement pas doué non plus pour sortir mon bébé (je ne m’étais pas trompée!!). Mais pour autant je n’y pensais pas, je me disais que j’aurai bien le temps de stresser le moment venu. Et cette perte des eaux précoce m’a chamboulé puis il y a eu les contractions donc pas le temps d’avoir peur. La pose de la péridurale a été moins douloureuse que ce à quoi je m’attendais. J’ai ensuite plané quelques heures puis on s’est mis en travail. J’étais exténuée et je commençais à nouveau à avoir mal. Je n’ai pas pu faire de cours de préparation à l’accouchement puisque j’étais alitée pendant ma grossesse. Je ne savais pas comment pousser et surtout j’ai fait un blocage. Pas de langue de bois : j’avais peur de me faire caca dessus !!! Donc je me retenais en fin de poussée. (Pour information, lors de mon cours de préparation à l’accouchement pour cette troisième grossesse, la sage-femme m’a dit qu’effectivement on pousse comme si on allait à la selle, qu’il ne faut surtout pas faire de blocage et que cela fait partie de l’accouchement.) J’en reviens à mon accouchement, je n’arrive pas à sortir Mila et j’ai mal. On m’injecte le produit anesthésiant de la césarienne. Je ne sens plus rien, je commence à m’endormir. On me dit qu’il faut que je m’active car bébé va finir par être en souffrance. On m’aide avec les forceps, la ventouse rien n’y fait. Je sens que l’équipe commence à s’impatienter. Elle finit enfin par sortir, ma crevette de 2kg390! Malgré la fatigue, l’émotion est là. Ma petite fille que je désire tant depuis 5 ans est enfin dans mes bras. Elle reste en couveuse pendant 2h avant de rejoindre mes bras et de venir avec moi dans la chambre. J’ai vraiment eu de la chance car j’ai pu l’avoir tout de suite bien qu’elle soit prématurée. Bon par contre, elle m’a fait une jaunisse et on est resté 9 jours à la maternité! Grosse déprime pour moi, je pleurais chaque matin quand on me disait qu’il fallait que je reste une journée de plus et à chaque fois qu’on m’enlevait Mila pour la mettre sous les lampes. Gros baby blues.
Et pour combler le tout je souffre énormément. J’ai été déchirée et c’est très douloureux. Le lendemain, on vient m’enlever les compresses. Et là on me sort des mètres de bandes de compresse, on se serait cru dans un numéro de magie !! La personne me dit que ce n’est pas étonnant que je souffre autant ! Ça a été très frustrant pour moi car j’avais attendue si longtemps ma fille et je souffrais tellement que je ne pouvais pas m’en occuper. C’est mon conjoint qui lui faisait la toilette les premiers jours. Voilà pour ce premier accouchement.
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Accouchement par césarienne pour Taïs
Taïs était en siège. Une césarienne a donc été programmée. J’ai sur le coup pleuré quand mon gynéco m’a annoncé que j’aurai une césarienne. Bien que mon accouchement pour Mila n’était pas un merveilleux souvenir, je voulais absolument un accouchement par voie basse. Puis il m’a raisonné en me disant que l’essentiel est que bébé sorte et soit en bonne santé. Et j’ai rapidement pensé à l’avantage d’un accouchement programmé pour l’organisation de la logistique avec Mila. Finalement, j’ai perdu les eaux à 37SA !! deux semaines avant la date programmée. On se rend donc à l’hôpital à l’aube. L’accouchement est planifié pour dans l’après-midi et puis finalement dans la matinée, je commence à avoir des contractions. J’appelle la sage-femme. Et là quelques minutes plus tard le personnel s’agite autour de moi, un brancard arrive. On me dit « ne vous inquiétez pas » et je réponds « vous avez l’air plus inquiet que moi! ». Jusqu’à présent, c’est vrai que j’étais plutôt zen. Puis on arrive devant la salle d’accouchement et là je demande à un membre du personnel comment ils peuvent être sûres que je sois bien anesthésiée puis je raconte que pour ma ponction d’ovocyte (pour ma FIV avec Mila), j’avais senti l’aiguille car un de mes ovaires n’avait pas été anesthésié !!! On me dit de ne pas m’inquiétez. Je m’installe pour la pose de la péridurale. Je ne suis pas plus stressée car cela s’était plutôt bien passé pour Mila. Sauf que l’anesthésiste n’arrive pas à la poser. Il commence à me faire mal et je me contracte. Il s’impatiente en me disant de me tenir bien. Le gars il me triture le dos et se plaint que je ne fasse pas le dos rond !! Il finit par arriver à poser sa péridurale. On m’allonge. Mon conjoint ne m’a toujours pas rejoint. Je me souviens avoir froid et commencé à angoisser. On commence à m’ouvrir. Et là je hurle de douleurs. Je sens qu’on me découpe et il me semble que j’ai mal. Je dis « il me semble » car l’anesthésiste me maintient que c’est normal que je sente qu’on me touche mais qu’il est impossible que je sente la douleur. Mon conjoint arrive, il me voit en larmes et ne comprends pas ce qu’il se passe. L’équipe médicale me réinjecte une dose il me semble et refait une tentative. Je hurle à nouveau. L’anesthésiste s’énerve et dit « on la passe sous anesthésie générale » et ils sortent mon conjoint sans lui donner d’explications. Je me réveille 2h après complètement dans le gaz. Un membre du personnel me dit que mon bébé va bien, qu’il fait le peau à peau avec papa. Je suis rassurée mais je veux voir mon conjoint. C’est bizarre mais je pense plus à mon conjoint qu’à mon bébé. J’ai besoin qu’il me prenne dans les bras, de pleurer sur ce que je viens de vivre. On m’emmène dans la chambre, je m’effondre dans cses bras. Puis je fais la connaissance avec Taïs, mon petit prince. Je ne sais pas si c’est du fait d’avoir eu un accouchement qui s’est mal passé mais du coup je ne suis pas du tout en mode « je vis mal le fait de ne pas avoir senti mon enfant sortir, de ne pas avoir été en contact avec lui les premiers instants ». alors que c’est ce que je redoutais. Il va bien, je suis enfin avec lui, c’est l’essentiel. Les suites de couches sont à nouveau très douloureuses. Je ne pourrai pas dire pour lequel de ces accouchements j’ai le plus souffert. Ma déchirure et ma cicatrice m’ont autant fait souffrir l’une que l’autre et m’ont autant handicapé les premiers jours.
Mais à choisir pour ce troisième accouchement, je préfère largement vivre un accouchement par voie basse. Je ne veux absolument pas revivre une césarienne ! Par chance, la petite qui a été un temps en siège s’est retournée. J’espère qu’elle n’a pas changé de position depuis. Verdict dans quelques heures !
J’essaie de ne pas trop penser à l’accouchement imminent (je dis ça et si ça se trouve je vais aller à terme!) mais une fois là-bas je sais que je vais énormément stressé. J’ai peur d’avoir mal et de ne pas réussir à sortir bébé rapidement. Je rêverai d’un bel accouchement où je sorte mon bébé avec mes mains, où je ne sois pas dans le gaz, où je ne souffre pas trop. Mais j’ai tellement d’appréhension que j’y crois assez peu.
J’ai eu deux séances de préparation à l’accouchement de sophrologie. J’espère que ça m’aidera une peu. Mais j’ai l’impression d’avoir déjà tout oublié !
Allez je vous raconte mon troisième accouchement prochainement 😉