Comme je vous le disais dans mon article sur les émotions, j’ai engagé un vaste chantier sur les émotions pour aider Mila, qui présente de forts débordements émotionnels, à mieux accueillir ses émotions.
Mais ce travail avec elle ne pouvait pas se faire un travail personnel de mon côté. Comment aider ma fille (et mon fils par la suite) à mieux vivre ses émotions si je ne sais pas comment fonctionne les émotions chez l’enfant ni même les façons de les accompagner au mieux ? Comment lui dire de ne pas crier si moi-même je le fais ?
J’ai donc dû me documenter pour mieux comprendre les émotions de l’enfant et repenser ma parentalité avec laquelle je n’étais plus en phase (je vous en parle plus en détails dans mon article sur les émotions). Je me suis donc tournée vers les livres sur la parentalité et plus particulièrement sur l’éducation bienveillante.
Voici donc la sélection de livres que je me suis constituée (pour commencer). J’aurai aimé vous présenter un article finalisé avec la description de tous ces livres, mais je n’ai pas encore trouvé le temps de tous les lire. Je commence donc par vous mettre la présentation des livres que j’ai lu et vous donner mes premières impressions sur les autres livres. Je complèterai cet article au fur et à mesure de mes lectures.
J’ai tout essayé d’Isabelle Fillozat (Editions Marabout)
Il s’agit du premier livre que j’ai acheté quand Mila avait 2 ans. Nous traversions déjà à l’époque une période difficile. Elle refusait tout ce qu’on lui demandait et ça finissait souvent en cris et pleurs. Je me rendais compte que les punitions et les cris ne servaient à rien. J’ai alors cherché un livre sur l’éducation positive dont j’avais entendu vaguement parler et j’ai jeté mon dévolu sur « J’ai tout essayé ! ». Un titre qui me parlait beaucoup !
Je me souviens avoir adoré ce livre. J’y ai découvert pleins de choses sur le comportement des enfants, puisque le livre apporte des éclairages scientifiques (issus de la neurophysiologie et de la psychologie expérimentale) pour mieux comprendre le fonctionnement des enfants. Ce livre m’a fait prendre conscience qu’à deux ans, le cerveau de l’enfant est encore en développement et que certaines de mes attentes étaient de fait irréalistes. Par exemple, j’ai découvert que lorsqu’un enfant fait exactement le contraire de ce que l’on vient d’interdire en regardant dans les yeux, ce n’est pas pour nous tester. Déjà il n’en a pas les capacités intellectuelles. En fait, c’est tout simplement sa manière d’assimiler la consigne, puisqu’avant l’âge de deux ans, l’intelligence de l’enfant est « sensi-motrice », c’est-à-dire elle passe par ses sensations physiques et ses mouvements. J’ai aussi appris que j’étais inconsciemment à l’origine du déclenchement de nombreux comportements d’opposition, à cause de mes propres comportements à l’égard de ma fille.
Ce livre m’a surtout permis d’éviter de nombreux conflits en modifiant ma façon d’être et d’agir. Il apporte pleins de directions nouvelles pour agir concrètement selon les situations.
Le livre est découpé par âge : 12 à 18 mois, 18 à 24 mois, 24 à 30 mois, 2 ans et demi à 3 ans, 3 ans, 3 ans et demi à 4 ans. Certes, chaque enfant a son propre développement. Mais Isabelle Fillozat explique que ces généralités nous permettent à nous parents de cesser d’attendre de nos enfants des comportements qui ne sont pas de leur âge et de mieux comprendre leurs réactions. En plus, cela permet de lire et de piocher facilement des conseils dans les périodes qui nous concernent. Il y a également un chapitre sur « poser des limites » et « les disputes entre enfants ».
Au-delà d’être facile à lire car bien expliqué, ce livre est aussi très agréable à lire, puisque presque chaque page est illustrée par des dessins.
Pour chaque situation familière, il y a un premier dessin qui caricature une réaction parentale et montre le vécu de l’enfant au regard de cette réaction. Un deuxième dessin propose ensuite une alternative de parentalité positive.
Dans cet ouvrage, Isabelle Fillozat se concentre essentiellement sur les comportements qui énervent particulièrement les parents (opposition, crises de rage…). Elle traite le thème des émotions dans son livre Au cœur des émotions (que je n’ai pas encore lu pour le moment).
Au cœur des émotions d’Isabelle Fillozat (Editions Marabout)
Je ne l’ai pas encore lu. Contrairement au livre précédent, il se présente de façon plus classique, sans illustrations et encarts. Mais rien qu’en survolant les pages, il me semble accessible. J’espère qu’il sera aussi agréable à lire que le précédent et surtout que j’y apprendrais de nouvelles choses, car J’ai tout essayé couvrait déjà pas mal de problématiques.
Parler pour que les enfants écoutent, écouter pour que les enfants parlent de Adèle Faber et Elaine Mazlish (Editions du Phare)
J’ai pas encore terminé ce livre, j’en ai lu les deux tiers et c’est assez pour vous dire que j’adore.
J’ai découvert ce livre grâce à @apprends_moi_autrement (Instagram), qui expliquait que ce livre avait été un déclic pour elle. C’est la même chose pour moi. J’avais appris pleins de choses avec J’ai tout essayé d’Isabelle Fillozat mais il est vrai que j’étais revenue à mes anciennes mauvaises habitudes. A la lecture de ce livre, tellement de choses me sont apparues comme évidentes. Je le recommande vivement !
Ce livre se compose de sept chapitres : « Aider les enfants aux prises avec leurs sentiments », « Susciter la coopération », « Remplacer la punition », « Encourager l’autonomie », « Utiliser les compliments », « Aider les enfants à se libérer des rôles qui les empêchent de s’épanouir » et « Tout mettre ensemble ».
Chacun des chapitres est construit à peu près de la manière suivante :
- Des témoignages du propre vécu des auteurs ou de parents rencontrés dans leur groupes de soutien. Franchement ces témoignages de personnes vivant la même chose que nous et faisant les mêmes erreurs que nous font vraiment du bien. C’est déculpabilisant. Et je pense que c’est important de se mettre en tête, avant d’essayer d’adopter une parentalité bienveillante, que l’erreur est humaine, que nous ne sommes pas infaillibles car les choses ne se feront pas en quelques jours. Il nous arrivera de revenir à nos anciennes habitudes (tout comme l’ont fait ces auteurs qui sont aujourd’hui des guides en matière de parentalité bienveillante). Donc autant ne pas partir avec le poids de la culpabilité des années passées sur les épaules et en rajouté une couche à chaque échec!
- Des exercices de mises en situation, où l’on se met tantôt dans la peau d’un parent niant l’émotion d’un enfant, tantôt d’un enfant qu’on a puni, tantôt d’un employé venant d’être humilié publiquement par son patron et dont l’ami tente de venir en aide à travers diverses réponses pas toujours appropriées… Ces exercices m’ont fait réaliser à quel point je pouvais parfois ne pas faire preuve d’empathie.
- De nouvelles « habilités », méthodes de communication (différentes façon d’accueillir les sentiment de nos enfants, de susciter la coopération, de remplacer la punition…). Celles-ci sont illustrées par des bandes dessinées qui mettent en contraste la méthode d’éducation traditionnelle et la méthode de communication bienveillante pour régler une situation problématique, en montrant le ressenti de l’enfant.
- Des exercices écrits pour s’exercer à formuler ces nouvelles habilités, des jeux de rôle pour s’exercer avec quelqu’un (je compte les faire avec mon conjoint pour le faire adhérer à cette nouvelle façon d’éduquer nos enfants) puis des devoirs (mettre en application les habilités dans la vie réelle avec ses propres enfants et noter les résultats).
- Un bref rappel avec les différentes habilités proposées. Je les ai tous imprimé et plastifié pour les avoir à porter de main lorsque je me trouve face à une situation compliquée.
- La deuxième partie du chapitre est faite de questions, de témoignages que les auteurs ont pu recueillir et de commentaires et mises en garde de leurs parts.
A la fin du livre, il y a une partie « Épilogue », écrite deux décennies après la première édition du livre. Les auteurs y partage leurs idées actuelles et une partie des retours reçus : les lettres, les questions, les histoires, les histoires, les prises de conscience des parents.
Pour une enfance heureuse du Dr Catherine Gueguen (Editions Robert Laffont)
Je ne l’ai pas encore lu mais il est beaucoup plus technique. Catherine Gueguen, qui est pédiatre, partage ses découvertes scientifiques sur le développement et le fonctionnement du cerveau. Elle propose des conseils éducatifs en faveur d’une éducation bienveillante.
Au premier abord, la lecture me semble moins accessible. Je ne sais pas si ces connaissances scientifiques si pointues me seront réellement nécessaires pour mieux comprendre mes enfants et adopter une éducation bienveillante. J’ai particulièrement aimé le livre d’Isabelle Fillozat, qui, avec ses quelques éclairages scientifiques présentés de façon accessible, m’ont permis de changer mon regard. J’ai peur de moins accrocher avec ce livre plus technique.
J’accompagne les émotions de mon enfant de Soline Bourdeverre-Veyssiere (Editions Jouvence)
Il s’agit d’un livre que j’avais mis dans ma wishlist de livres sur la parentalité bienveillante. Je l’ai commandé directement après avoir vu un direct de l’auteur sur Instagram. J’ai aimé qu’elle se positionne en maman et non en professionnel. Et c’est justement cet « non expertise » (puisque Soline Bourdeverre-Veyssiere est enseignante) qui l’a amené à faire de nombreuses recherches concernant les avancées en matières de neurosciences affectives et sociales.
Au final, on obtient un livre très documenté et très riche, avec des apports de différents professionnels. Ce que j’apprécie beaucoup.
Je n’en suis qu’au début du livre mais les éclairages scientifiques sont plus poussées qu’Isabelle Fillozat, la lecture est donc un peu moins fluide.
Mais il n’en reste pas moins que c’est un véritable guide pratique pour les parents, avec 52 outils ludiques et pratiques en fonction de l’âge.
Le livre se découpe en cinq parties :
- Définir les émotions
- Comprendre la mécanique du cœur
- Accompagner dans l’apprentissage de la vie émotionnelle
- Qu’en est-il à l’école ?
- Les quatre émotions dites de base : colère, peur, tristesse et joie.
Note de l’éditeur : Cet ouvrage documenté vous permettra d’aider votre enfant à identifier ses émotions et à traduire ce qu’il ressent avec des mots, mais surtout de l’écouter et de l’accompagner pour les transformer en véritables alliées.
Mon cours de relaxation pour les enfants de Stéphanie Couturier (Editions Marabout)
Stéphanie Couturier est thérapeute psychomotricienne et sophrologue. Elle est spécialisée dans l’accompagnement de la sphère émotionnelle.
Ce guide propose des exercices de respiration et des balades imaginaires pour aider les enfants à se relaxer, à canaliser leurs émotions négatives pour en sortir plus forts.
Il se compose de plusieurs parties :
- Des informations pour comprendre les émotions des enfants et y faire face
L’auteur propose de réinventer la communication avec son enfant au quotidien et lors de débordements émotionnels.
Il s’agit de nourrir avec bienveillance sa sphère émotionnel (mettre l’accent sur les aspects positifs de son enfant et de la vie, parler de ses propres émotions, inventer des moments de défoulements…) et de réagir avec bienveillance en situation de crise (écouter son enfant, nommer l’émotion, envelopper son enfant…).
- Des exercices de relaxation qui permettent à l’enfant de prendre conscience de son corps, de sa respiration et de jouer avec ses émotions.
Trois types d’exercices sont proposés : l’apaisement par le respiration, l’apaisement par la sensation d’une enveloppe corporelle rassurante et l’apaisement par l’imagination.
- Des textes de visualisation pour accompagner une émotion particulière ou atteindre un objectif
Il y a 20 textes de visualisation répartis en 4 thèmes (sommeil, peur, colère, confiance en soi). Chaque texte aborde une problématique particulière.
Ces textes peuvent être lus ou écoutés avec le CD qui reprend les textes de visualisation dits par l’auteur. Petit bémol pour le CD avec les textes qui ne sont pas dans l’ordre indiqué sur le pochette.
Plus de détails dans cet article.
Aidez votre enfant à bien dormir de Stéphanie Couturier (Éditions Marabout)
Stéphanie Couturier est thérapeute psychomotricienne et sophrologue. Elle est spécialisée dans l’accompagnement de la sphère émotionnelle.
Dans la première partie du livre, elle apporte des explications sur le sommeil : l’utilité du sommeil (dans la construction de l’enfant), le déroulement d’une nuit de sommeil, et les différents troubles de sommeil (refus de se coucher, difficultés d’endormissement, cauchemars, terreurs nocturnes, somnambulisme et énurésie).
Les 2/3 restants du livre correspondent à sa boite à outils. Elle propose différentes types d’outils : des réponses aux questions sur la nuit, des outils pour chasser les peurs liées à la nuit, des idées de rituels de coucher, des exercices de relaxation, des textes de visualisation et des petits « plus » (ostéopathie et fleurs de Bach).
Je recommande vivement ce livre qui se lit facilement et apporte une boite à outils pour tout parent qui souhaite accompagner son enfant à surmonter ses difficultés de sommeil. Cette collection de livres couvre aussi les thématiques de la colère, de la confiance en soi, de l’autonomie, de la concentration ou encore des peurs.
Plus de détails dans cet article.
Aidez votre enfant à gérer ses colères de Stéphanie Couturier (Éditions Marabout)
Stéphanie Couturier est thérapeute psychomotricienne et sophrologue. Elle est spécialisée dans l’accompagnement de la sphère émotionnelle.
Dans la première partie du livre, elle apporte des explications sur la colère : sa raison d’être, les âges de la colère, les différents types de colères. Elle donne aussi des conseils pour rester bienveillant en toute circonstance (soulignez le plaisir des bons moments, verbaliser les points positifs de votre enfant, parlez de vos propres émotions…). L’auteur explique qu’il est important d’aider l’enfant à préserver une bonne image lui-même. De même qu’un enfant qui se sent aimé, considéré et compris sera heureux et vivra ses émotions moins intensément.
Les 2/3 restants du livre correspondent à sa boite à outils. Elle propose différentes types d’outils : des exercices pour évacuer les tensions, des exercices de respiration, des exercices de relaxation et des textes de visualisation.
Je recommande ce livre qui se lit facilement et apporte une boite à outils pour tout parent qui souhaite accompagner son enfant à apprivoiser ses colères. Cette collection de livres couvre aussi les thématiques du sommeil, de la confiance en soi, de l’autonomie, de la concentration ou encore des peurs.
Plus de détails dans cet article.
J’aide mon enfant à revenir au calme (Editions Hatier)
J’ai profité de ma collaboration avec cette maison d’éditions pour leur demander de découvrir ce manuel.
Depuis quelques semaines/mois, les enfants sont très excités. Je pense que la situation sanitaire avec les différents confinements mais aussi leur petit sœur qui prend de plus en plus de « place » jouent en partie sur cette agitation/excitation. De mon côté, je suis souvent fatiguée et j’ai dû mal à « supporter » cette excitation et à réussir à ramener le calme. Les enfants ont à leur disposition un kit de retour au calme, qui est plutôt efficace mais pas dans toutes les situations, notamment lorsqu’ils ont un excès d’énergie à extérioriser.
Cet ouvrage est écrit par Florence Millot, qui est psychologue pour enfant. Je le trouve vraiment très bien.
La première partie est théorique. Elle nous aide à comprendre ce qui se cache derrière l’agitation et le manque d’écoute et d’attention de l’enfant. Il s’agit en fait de besoins non assouvis. Pour rester tranquille physiquement, se concentrer, il faut que l’enfant soit tranquille psychiquement. Elle explique également la posture à adopter avec l’enfant pour l’aider à se calmer, à travers notre attention physique, notre contact, la tournure de nos phrases. Elle rappelle aussi l’importance d’assouvir ses propres besoins et du jeu pour répondre à ceux de l’enfant.
La deuxième partie du livre propose 50 jeux pour aider l’enfant à retrouver le calme. Ces activités sont classées en 5 catégories : se défouler, se canaliser, se relier, s’évader, se centrer et au quotidien pour passer du temps ensemble. Pour chaque activité, l’auteure précise dans quel contexte ce jeu est approprié (l’enfant est de mauvaise humeur, très énervé, angoissé, dispersé, a dû mal à se concentrer pour ses devoirs par exemple…).
Elle explique ensuite en quoi consiste l’activité, l’effet qu’elle produit, son intérêt pour aider l’enfant à retrouver le calme et comment la mettre en pratique concrètement.
Je connaissais certaine de ces techniques mais j’en ai découvert pleins d’autres. J’ai également pu en tester certaines avec les enfants (chuchotement, langue imaginaire, le coussin malin…) en adoptant la bonne posture et en montrant l’exemple. Et effectivement cela a réussi à capter l’attention des enfants et les calmer sur le coup.
Par ailleurs, le livre se livre très facilement.
J’aide mon enfant à prendre la vie du bon côté (Editions Hatier)
Je n’ai pas encore eu l’occasion de le lire mais je trouve cette collection très bien faite. Et je trouve que cultiver l’optimisme dès le plus jeune âge est important. Je pense que cela va même mettre utile à titre personnel.
Edit du 09/02/2020
La naissance de Naïa n’a pas été évidente à vivre pour Mila (4 ans) et Taïs (2 ans et demi). Etonnament c’est Mila qui l’a le plus mal vécu. Elle a réclamé beaucoup d’attention, de câlins, a fait beaucoup de crises se plaignant que je ne m’occupe pas d’elle, d’être toute seule. Taïs a manifesté que plus récemment de la jalousie (depuis les 3 mois de Mila). Il lui arrive de faire des crises pour que je pose Naïa et que je m’occupe de lui, et il commence à être brutal intentionnellement. A côté de cette jalousie envers Naïa, les disputes entre Mila et Taïs se sont accentuées. Un quotidien que je ne supportais plus de vivre ! Déjà car cela m’épuisait d’intervenir sans arrêt pour leur éviter de s’entretuer et je souffrais de les voir souffrir. J’avoue que j’étais exaspérée par leurs réactions, qui me semblaient disproportionnées car j’ai vraiment le sentiment de délaisser Naïa (ce qui me fait culpabiliser) pour passer du temps avec eux et les rassurer sur mon amour.
Sur Instagram, on m’a parlé du livre d’Adel Faber et Elaine Mazlish. J’avais adoré leur livre Parler pour que les enfants écoutent et écouter pour que les enfants parlent (voir ci-dessus), je l’ai donc acheté. Et je suis vraiment contente de l’avoir fait.
Frères et sœurs sans rivalités de Adèle Faber et Elaine Mazlish (Editions Phares)
J’ai adoré ce livre. Il se lit vraiment facilement et est très agréable à lire.
Les autrices y relatent leurs expériences personnelles en tant que mères ainsi que les récits de parents qu’elles ont accompagné lors de leurs ateliers de soutien. Des témoignages dans lesquels on se retrouve et des retours d’expérience sur la mise en pratique de ces idées pour améliorer la relation entre leurs enfants. J’ai trouvé cela passionnant. Tantôt drôle par les situations extrêmes décrites, tantôt bouleversant par les témoignages de ces parents meurtris par les comportements et propos de leurs enfants ou par les récits de leur passé illustrant l’impact de la relation frères /sœurs sur leur vie. Je n’aurai jamais imaginé que les relations entre frères et sœurs relevaient de dynamiques si complexes et qu’elles étaient si déterminantes dans nos vies. Tout comme « Parler pour que les enfants écoutent et écouter pour que les enfants parlent » avait été un déclic pour moi, c’est encore le cas avec ce livre. Il nous fait prendre conscience de choses qui deviennent tellement évidentes.
Dans ce livre, on apprend plusieurs habilités (méthodes de communication) qui vont nous aider à :
- Accueillir les sentiments réciproques de nos enfants
- Eviter les comparaisons
- Ne pas traiter également mais à hauteur des besoins spécifiques de chacun
- Ne pas enfermer nos enfants dans des rôles
- Régler les disputes
Chacune de ces habilités est illustrée par des exercices de mise en situation visant à nous mettre dans la peau d’un enfant pour mieux comprendre ses sentiments, sa façon d’agir envers son frère/sa sœur mais aussi ce que notre réponse de parents lui fait ressentir. J’ai été effaré de voir à quel point je faisais tout ce qu’il ne fallait pas ! Sans le faire toujours exprès, je contribue aux rivalités entre mes enfants. Un exemple que j’ai trouvé particulièrement significatif (surement du fait de la naissance de Naïa) est le suivant : Imaginez que votre mari passe votre bras autour de votre épaule en vous disant « Chérie, je t’aime tellement , tu es si merveilleuse que j’ai décidé d’avoir une autre femme exactement comme toi ». Tout le monde la complimente, on lui donne vos vêtements, elle fait des progrès rapides… Quelle serait votre réaction? Et bien voilà ! La jalousie de Mila et Taïs me semble tout de suite moins démesurée.
Une bande-dessinée illustre ensuite comment mettre en pratique cette habilité dans des situations données. Le fait qu’elle soit mis en opposition avec notre réaction classique nous démontre sa pertinence et son efficacité.
Un bref rappel explique et illustre l’habilité par un exemple précis. Je les ai tous imprimé et plastifié pour les avoir facilement à portée de main.
Il y a ensuite une partie avec les questions que les parents des groupes de soutien ont soulevé par rapport à cette habilité.
Le chapitre se termine par des témoignages sur comment ces parents ont réussi à mettre en pratique cette habilité. Ces témoignages sont vraiment très enrichissants car ils permettent de couvrir de nombreuses situations auxquelles on peut être confronté.
Un livre que je recommande vivement.
La co-éducation émotionnelle (Editions Hatier)

Dans le cadre de mon partenariat avec les éditions Hatier, j’ai la chance d’avoir pu découvrir cet ouvrage de Caroline Jambon du blog apprendreaeduquer.fr.
Quand j’ai lu sur la 4ème de couverture que c’est son rôle de maman qui a amené Caroline Jambon à s’intéresser à la parentalité bienveillante, j’étais emballée. Je dois avouer aimer lire les témoignages de parents traversant les mêmes difficultés que moi. Et je me suis dit que le livre serait accessible puisque écrit par une maman et non pas une professionnelle/chercheuse. Et bien je dois avouer m’être trompée, j’ai été surprise mais dans le bon sens du terme.
Ce livre s’appuie sur un gros travail de recherche et puise dans de nombreuses découvertes scientifiques concernant les émotions et le développement de l’enfant (Maria Montessori, Isabelle Fillozat, Catherine Guegen, Faber et Mazlish…). Comme le dit l’auteur, elle n’est « qu’une passeuse et ce livre n’est rien de plus qu’une mise en lien de la pensée de penseurs ». Certes mais cela est très bien construit.
Ce livre apporte beaucoup de théories mais aussi des mises en pratique. La lecture est accessible (en comparaison de certains livres parfois trop techniques) et fluide. Il y a notamment plusieurs schémas très intéressants qui synthétisent bien certaines notions et permettent de mieux les comprendre. Personnellement, j’étais captivée.
Ce que j’apprécie beaucoup dans ce livre et qui le différencie des autres que j’ai pu lire (j’en ai pas non plus lu énormément puisque certains sont encore sur ma liste de lecture !) c’est la place accordée au parent. Dans les livres sur la parentalité bienveillante, on vous dira bien sûre qu’avant d’être bienveillant avec vos enfants vous devez d’abord l’être avec vous. Mais souvent ça s’arrête là. Or, c’est nous parent qui portons la responsabilité de la qualité de nos relations avec nos enfants dans le sens où c’est nous qui avons les clés, les compétences de les modifier. Ici, il ne s’agit pas seulement de vous donner des outils de communication positive parent-enfant. Il y en a bien sûr mais avant il y a un travail personnel à faire sur nous en tant que parent. Car il serait illusoire de croire que le chemin vers la parentalité bienveillante est facile. Il est est difficile car nous vivons dans une société et une culture qui ne favorisent pas cette parentalité bienveillante, mais aussi car nous avons une histoire personnelle marquée très souvent par des violences éducatives ordinaires.
Une fois la prise de conscience et la remise en cause de nos croyances effectuées, ce livre nous apprend à faire preuve d’écoute empathique et d’auto-empathie envers nous-même, à développer notre intelligence émotionnelle et travailler sur notre histoire personnelle (en comprenant le mécanisme de la mémoire traumatique).
La co-éducation émotionnelle nous apprend aussi à repenser les comportements de nos enfants (et les nôtres) en termes de besoins, d’attachement, de développement de l’enfant ou encore d’inadaptation de l’environnement de l’enfant. D’ailleurs, on réduit souvent l’environnement de l’enfant à la notion d’espace, or ici il est abordé aussi sous l’angle du temps, de la nature et de connexion émotionnelle.
Des petits exercices, des propositions de formulations, des exemples de jeu (désamorcer des conflits, canaliser l’agressivité de notre enfant…) vous donnent des exemples concrets de mise en pratique d’éducation bientraitante. Ces conseils concernent tant les plus petits que les ados.
Alors oui, en le lisant, vous serez forcément amené à culpabiliser, car on se rend compte que l’on fait des erreurs et qu’en tant qu’être humain et parent nous voulons le mieux pour nos enfants. Mais cette culpabilité doit être transformé en terreau fertile pour le changement.
Un livre riche d’enseignements !





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